Je suis une élève de 1ère Littéraire.

Ce blog est mon support pour mes TPE.

Ce travail consiste à étudier la chanson engagée française et son influence.


Merci de respecter montravail.

Stéphanie K.



INTRODUCTION

À première vue, le terme "musique" ne désigne rien d'autre qu'un art de combiner des sons de façon mélodique, rythmique et harmonique, obéissant à des règles variables selon les époques et les civilisations. Aujourd'hui, on cherche à traduire de façon assez complète le fonctionnement de notre société à la télévision à travers, par exemple, des émissions politiques, des documentaires, etc. ... Mais lorsque l'on consulte un programme, la chanson est reléguée dans la rubrique "divertissement". Mais la chanson n'est-elle qu'un genre mineur ?

La chanson politique ou engagée a existé dès le Moyen-Âge. On a souvent étudié ses manifestations diverses, mais le corpus très vaste et reste rebelle à l'analyse. Mais c'est lors des événements de 1789 que les idées politiques des auteurs et des compositeurs transparaissent véritablement dans leurs chansons. En 1792 a été écrite la fameuse chanson "La marseillaise" de Rouget de Lisle qui est devenue par la suite, l'hymne national français. Depuis le nombre d'artistes qui proclament leurs convictions et leurs idées est de plus en plus important. Les évènements de mai 1968 apportent une nouvelle dimension à la chanson engagée française, un mouvement musical où les idées sont volontairement provocantes, mais qui traduisent le désir de la révolte de la jeunesse de l’époque.

Ces dernières années ont vu apparaître un renouveau dans la chanson engagée. Aujourd’hui le destin de la musique contestataire est liée à l’altermondialisme. Les chanteurs se sont donc de plus en plus tournés vers l’humanitaire et m’environnement, ils portent un regard critique sur le monde qui les entoure, ainsi, ils partagent leurs visions à travers leurs chansons.

Il s’agira alors de se demander en quoi la chanson française peut-elle influencer la société contemporaine ? Nous allons d’une part étudier les différents types de chansons et les formes de sensibilisation, et d’une autre part, voir si cette sensibilisation est réellement efficace.

I. LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHANSONS ET FORMES DE SENSIBILISATIONS

a. L’intérêt du recours à la chanson

Il est des chansons dont le caractère politique apparaît dès la lecture des paroles car l’objectif de l’auteur est clairement de susciter des réactions patriotiques, voire appelé à la vengeance comme par exemple : la Marseillaise « (…) aux armes citoyens/formez vos bataillons/ (…) qu’un sang impur abreuve nos sillons (...) ». Ou encore Le Chant Des Partisans quand a lui a été composé en 1943 dans une situation politique très précise, à savoir la résistance à l’occupation nazie en France. Les auteurs, Maurice Druon et Joseph Kessel, écrivirent les paroles sur une mélodie d’origine russe d’Anna Marly. Il fallait tout d’abord frapper les esprits sur le martyre du pays: « (…) Amis entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines/Amis entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne (…), pour ensuite susciter la révolte et l’action violente: « (…) Montez de la mine, descendez des collines camarades (…)/Ohé les tueurs à vos armes et vos couteaux, tuez vite (…). A Londres, où se retrouvent de nombreux responsables de la Résistance, tels que Fernand GRENIER, Emmanuel d’ASTIER de la VIGERIE, on cherche un indicatif musical pour l’émission « Honneur et Patrie», diffusée par la BBC... Mais ces résistants ont un autre vœu, plus, un impératif : créer un chant de la Résistance. « On ne gagne la guerre qu’avec des chansons...il faut un chant qui ait l’air de venir des maquis », dit Emmanuel d’ASTIER de la VIGERIE.


Dans toutes les sociétés, le pouvoir en place impose des limites à la contestation politique. Dans les régimes de pouvoir absolu, l’opposition ouverte est muselée alors que la chanson, réputée comme divertissement populaire, laisse une fenêtre ouverte à la critique.
Dans les régimes libéraux comme le nôtre, la 5ème République, il n’est pas bon de s’en prendre directement à un agent de police en fonction, car cela pourrait vous conduire directement en prison, alors que des chanteurs de rap insultent et critiquent les forces de l’ordre sans s’attirer les foudres de la justice comme NTM, dans une de ses chansons « Police » : « (…) Police machine matrice d'écervelés mandatés par la justice / Sur laquelle je pisse (…) ». En 1993, la Police nationale ouvre une enquête après la parution de ce titre ('Comment peut-on prétendre défendre l'Etat quand on est soi-même en état d'ébriété avancée, souvent mentalement retardé ?'). L'affaire restera sans suite.




Ou encore, l’un des intérêts de la chanson engagée est de parler indirectement d’un sujet où l’artiste affirme ses opinions.
La chanteuse Zazie sort en 2001 son quatrième album « La Zizanie » qui contient une chanson qui parle de l’homosexualité intitulée « Adam et Yves ».
Dans ces paroles, Zazie prend l’exemple d’un texte biblique qui est donc « Adam et Eve », seulement ici, le couple homosexuel Adam et Yves et le couple hétérosexuel Adam et Eve, sont mis sur le même point, car tous les quatre ont commis le « péché originel ». Dans ses paroles, l’artiste pose quelques questions rhétoriques telles que « quel amour est idéal ? » ou encore « qui est normal ? ». De plus on constate que Zazie prend parti, car il y a à plusieurs reprises le pronom personnel « mon » (« mon amitié particulière »). Son argumentation va encore plus loin, lorsqu’elle évoque deux grands auteurs français peut être utilisé pour passer subtilement et de façon originale l’avis personnel de l’artiste.




Une autre chanson traitant du même sujet et de la transsexualité mais de façon différente, il s’agit d’une chanson des années 1970 de Charles Aznavour, « Comme ils disent ». Dans cette chanson, Aznavour se met à la place d’un homosexuel, car il parle à la première personne du singulier. C’est une autre forme de recours à la sensibilisation. L’artiste se met à la place d’un personnage pour raconter son histoire. Cette chanson est descriptive : dans la première strophe, l’homme expose sa vie : où est-ce qu’il habite, avec qui, où est-ce qu’il travaille… Mais à chaque fin de strophe, les deux derniers vers sont les mêmes : « je suis un homme, oh !/ Comme ils disent », cela renforce la discrimination que l’homme subit, car il y la présence d’un jeu de sonorités avec le mot « homme » et l’interjection « oh » avec ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire un « homo ».




Ou encore, un autre point de vue de l’homosexualité chez Saya, avec la chanson « Une femme avec une femme » une reprise du même texte de Mecano, sortie en 2003. Ici la jeune femme expose le cas d’un couple de lesbiennes qui cachent leur relation amoureuse, la chanteuse parle à la première personne du singulier lorsqu’elle évoque son avis en disant « je ne veux pas juger », la chanteuse utilise le recours de l’impartialité pour montrer aux auditeurs qu’il suffit d’être respectueux et tolérants face à l’homosexualité.




b. Les armes des sens musicaux.
Qu’exprime la musique ? La perception des auditeurs se fait évidemment différemment que dans l’écoute d’un discours parlé. La musique suggère des émotions plutôt qu’elle ne dicte un langage. Dès l’antiquité, des auteurs tels que Platon, ou Aristote reconnaissent à la musique une capacité peu commune à exprimer et susciter des sentiments et des humeurs.

Selon le genre envisagé, diverses caractéristiques matérielles ou humaines peuvent être prises en considération. Le genre musical doit tout d’abord être distingué du type de musique. Il est vrai que la communication musicale repose sur des éléments de base tels le tempo, la hauteur des notes, le rythme, l’harmonie, le volume, etc. capables chacun d’évoquer et de susciter des états affectifs variés. Ceci est encore accentué par le fait que les instruments utilisés peuvent être culturellement assimilés à des caractères émotionnels bien déterminés : les cuivres indiqueraient un caractère triomphant ou grotesque, les cordes évoqueraient la tristesse, le piano la tranquillité introspective, les instruments à vent la maladresse ou la mélancolie, etc. De fait, le caractère enjoué, badin, exalté, agressif, martial, solennel, triste ou mélancolique de toute musique est immédiatement perçu par ses auditeurs.

Certains arrangements musicaux peuvent inviter à la danse, donner envie de s’amuser, de claquer des doigts ; d’autres peuvent détendre, procurer une sensation de bien-être, susciter l’abandon de soi et la sérénité ; d’autres encore peuvent donner la chair de poule, serrer la gorge, briser la voix et arracher les larmes ; d’autres encore peuvent exciter ou exaspérer les auditeurs, les inciter au combat, à la parade, à la solennité ou bien à la révérence, etc. ... Il est même fréquent que des styles musicaux puissent être associés à des postures corporelles, des tenues vestimentaires, des mimiques et des gestes qui apparaissent d’emblée comme un défi à l’ordre social institué.

Il convient de souligner que les paroles des chants tendent moins à expliciter le contenu exprimé par la musique qu’à intensifier et complexifier l’ensemble des significations transmises aux auditeurs.
En effet, les dispositifs scéniques, la chorégraphie ou l’alternance vocale des solos et des chœurs peuvent à leur tour être porteurs d’un contenu symbolique supplémentaire.



Prenons l’exemple de la première vidéo qui présente le clip musical de la chanson « Plus rien » des Cowboys Fringants (2004), ce clip d’apparence sympathique par ses animations, nous transmet une réflexion plus sérieuse sur l’environnement, car même si l’auditeur ne fait pas très attention aux paroles, il parvient à capter cet aspect mélancolique par la mélodie, qui ici, certes, est rythmée, mais qui laisse découvrir à l’auditeur un cycle répétitif, car cette même mélodie se répète tout le long de la chanson. Les instruments à cordes et l’accordéon soulignent de plus cet aspect. Puis le jeu des paroles synchronisées avec la vidéo est, lui aussi efficace, par exemple (à 2min48 du clip) l’enfant démolit la pile de cube qu’il a construite au même moment que le chanteur dise « plus rien ».



Prenons comme autre exemple, la seconde vidéo du clip musical « Respire » interprété par Mickey 3D. Ici l’importance des paroles est nettement renforcée par l’interprétation du texte en image. Certes, ce clip est plutôt drôle et ludique par ses animations de même. Dans cette chanson le chanteur s’adresse ici à un enfant, lui raconte l’histoire de l’Homme avant de l’alerter en réalité, sur l’état du monde actuel et ce qu’il risque de devenir si les humains continent de détruire égoïstement la nature. Ce clip est percutant, dans la mesure où l’on voit que cette nature à l’apparence si idyllique est synchronisée artificiellement par des ordinateurs. Si les dégâts endommagés à notre nature persistent ou s’aggravent, les générations futures ne connaîtront pas la nature « authentique » que nous, nous avons pu connaître, ceci se comprend très bien aussi dans les paroles de la chanson.




c. Les implications du chanteur engagé


Un chanteur engagé, par définition, défend ou dénonce une cause. Certains chanteurs font part de leurs expériences personnelles dans leurs chansons pour soutenir ces causes. Comme par exemple le chanteur Renaud, lors d’une interview pour le journal « La Provence » en 2008, l’une des questions qui lui est posée évoque l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Dans une de ses chansons « Arrêter la clope » il montre à quel point cela est difficile d’arrêter la cigarette, car, lui-même affirme qu’il est « toxico ». Car il soutient dans l’interview que cette loi est plutôt positive, car il dit « […] soit je ne fume plus (comme prévu) et dans un bar non-fumeur je ne serais pas tenté par la vision des fumeurs allumant leurs clopes. Soit je fume encore et ça me permet de fumer moins ». Cette chanson, qui est très facile d’accès, par l'utilisation d'un langage familier. De plus, il y a répétition du verbe « arrêter » qui peut montrer à la fois une détermination dans les expressions « j’veux pas mourir » , ou encore « a chacun sa motivation / moi c’est que par jalousie / que j’veux me libérer de ce poison » mais aussi quelque chose de répétitif où l’artiste ne cesse de recommencer et d’arrêter, car ce terme est souvent confronter à un échec comme « c’est pas si fastoche d’arrêter », ou encore « chaque fois que j’arrête, c’est pas sérieux ».
Il critique aussi fortement les vendeurs de cigarettes en affirmant vulgairement « et j’vous dis pas la thune non plus / qu’j’ai laissé à ces enfoirés ». C’est donc par son expérience personnelle que le chanteur partage ce fardeau avec les auditeurs pour dénoncer la consommation de cigarettes, car aujourd’hui encore, il fume toujours.



Un autre exemple avec Michel Sardou et sa chanson « Je suis pour », texte dans lequel le chanteur relate avec des mots assez violents, l’histoire d’un père dont on a tué l’enfant et évoque le thème de la peine de mort. C’est par un fait qui lui tient à cœur que le chanteur a donc écrit cette chanson. Il se met donc à la place de ce père qui a perdu son enfant. Il y a beaucoup de termes violent, la présence du champ lexical de la colère avec les expressions telles qu’« Aucun Dieu ne m’apaisera » ou encore « J’aurai ta peau. Tu périras », qu’il répète à plusieurs reprises, puis il affirme dans un langage très direct qu’il est pour la peine de mort avec « J’aurai ta tête en haut d’un mât », « je veux ta mort » puis le titre « je suis pour » est répété dans la chanson plusieurs fois. De plus cette chanson est tombée dans un contexte difficile (lors du procès de Patrick Henry accusé d’avoir assassiné un enfant), les polémiques s’enchaînent, des manifestations ont lieu et sa tournée était régulièrement perturbée. Pourtant la ferveur du public est toujours présente, comme si la France était divisée en deux, les « pros Sardou » et les « antis Sardou ».


D’autres chanteurs, évoquent dans leurs chansons engagées, des sujets plus généraux qui sont reliés à l’actualité. Comme par exemple l’artiste Yannick Noah qui évoque les problèmes environnementaux avec sa chanson percutante « Aux arbres citoyens », que nous pouvons considérer comme un véritable hymne à l’écologie. Dans cette chanson il y a donc le jeu de mot que l’on constate dès la lecture du titre qui joue sur le mot « arbre » avec les paroles « Aux armes citoyens », on peut donc s’attendre à un réel appel à la population. Et cela se constate dans sa prise de position et dans son argumentation où il montre que c’est un fardeau pour tout le monde « ce poids sur nos épaules » et qu’il n’est plus le moment de savoir qui est responsable « plus de temps à savoir à qui est la faute » mais qu’il faut donc agir car il y a le verbe « faire » conjugué à l’impératif plusieurs fois qui montre donc l’aspect de faire changer cette situation dans l’immédiat, il le renforce en affirmant « Maintenant on se bat / Avec toi moi j’y crois » donc ici, il y a aussi une véritable part d’espoir.



Ou encore dans un autre contexte qui est ici politique, En 2002, Saez sors au lendemain du premier tour des élections présidentielles la chanson « Fils de France » qui est très marquante dans son contexte. En effet, dès le deuxième vers de sa chanson il annonce « 20% pour l’horreur, 20% pour la peur » ; cette chanson dénonce le parti d’extrême droite qui est le front national dont Jean-Marie Le Pen en est le représentant, Le Pen qui a des idées dîtes réactionnaires, xénophobes, incitant à la haine raciale, obtient 20% des suffrages et passe de fait au second tour. Tous les électeurs, ceux qui ont voté à droite, à gauche et à l’extrême droite sont pourtant tous « fils de France », tous citoyens français. Tous sont des enfants de la République française, de sa déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, tous sont passés par l’école de la République, etc. Quelle « amnésie suicidaire » a-t-elle laissée 20% du peuple français s’exprimer pour un candidat qui ne souhaite que la disparition de la République ? Saez, dans son refrain, réaffirme l’héritage profond de la Nation française, de la République : « Nation des Droits de l’Homme », « Nation de la Tolérance », « Nation des Lumières », « Nation de la différence ». Voici ce qui justifie au lendemain du 21 avril la « Résistance » aux forces contre-révolutionnaires.


II. UNE SENSIBILISATION EFFICACE ?

a. Une large diffusion qui permet d’atteindre un large public.

La diffusion des chansons constitue l’un des moyens les plus efficaces dès lors qu’il s’agit de rallier à la cause défendue de larges publics initialement indifférents. Ce pouvoir s’est considérablement développé dans la seconde moitié du 20ème siècle du fait du développement d’une industrie musicale de masse.
Et si les leaders politiques les plus puissants sont diffusés à travers le monde, ce n’est rien en comparaison de l’auditoire ouvert à la chanson. À l’aide du disque, du DVD, d’Internet, de la radio, etc. … des milliers de chansons sont diffusées sur tous les continents, et la chanson est donc utilisée comme vecteur de messages, non plus parce qu’elle est moins surveillée, mais parce qu’elle s’adresse à un auditoire énorme.

Écouter de la musique est ressentie comme quelque chose de fondamental par toute l’humanité, voire comme une nécessité sans laquelle certains mélomanes passionnés ne pourraient vivre.

Un sondage récent sur la musique de la SOFRES , nous informe que 74 % des français sont sensibles à la musique , qu’ils placent bien avant la littérature ( 56 %), le cinéma ( 48 % ), la peinture ( 11 % ), la danse ( 11 % ), le théâtre ( 11 % ), et enfin la sculpture ( 4 % ). Les français écoutent de la musique en moyenne deux heures par jour, et 28 % d’entre eux souvent plus longtemps.

Peut-on vivre sans musique ? Des statistiques scientifiques tendraient à prouver que seulement 4 à 5 % de la population serait « amusicale », c’est-à-dire dépourvue de goût ou d’aptitude musicale, l’ensemble des humains étant doté d’un « cerveau musical » plus complet.

En effet, le goût de la musique se retrouve dans toutes les catégories sociales et culturelles, et dans toutes les tranches d’âge.


Cependant le besoin de musique est nettement plus puissant chez les jeunes, ce qui est facilement explicable si l’on retient l’explication « biologique » de la musique qui la relie à la vitalité et à l’amour : La SOFRES nous apprend que 30 % des ados (34 % des filles et 25 % des garçons) déclarent que la musique est vitale pour eux, au même titre que boire et respirer, alors que ce pourcentage tombe verticalement à 7 % chez les personnes plus âgées.

Les amateurs de la musique les plus pointus écoutent la musique sur une chaîne stéréo haute fidélité ( 66 % ), en concert ( 28 % ), sur DVD ( 15 % ), des supports MP3 ( 8% ) ou sur Internet (4%). Leur choix est sélectif, contrairement à ceux qui écoutent la musique à la radio ( 61% ) ou à la télévision ( 27% ), avec une approche simplement réceptive.

Selon l’institut de sondage, 33% des personnes interrogées sont allées à un concert au moins une fois au cours de l’année écoulée. Le pic de fréquentation des concerts se situait à 30 ans, pour décroître régulièrement par la suite.

Un nombre croissant de personnes fait donc appel aujourd’hui aux nouvelles technologies, numériques ou autres pour écouter la musique. Le CD est dépassé, l’écoute stéréo va bientôt laisser place une nouvelle technologie 3D qui propose un saisissant relief sonore.

Le sondage sur la musique fait ressortir que cet art s’adresse à tous, qu’il est très largement apprécié ou même pratiqué par le public. L’impact de toute musique est à son apogée dans la jeunesse et que la musique numérique conquiert un public de plus en plus large ; enfin que la tendance à l’intellectualisation de la musique prédomine dans les milieux favorisés et qu’elle a tendance à s’accroître à mesure qu’avance l’âge.
b. Les implications des chanteurs qui permettent leur notoriété.

Au cours de son histoire, la chanson française a souvent été synonyme d’engagement et de nombreux artistes sont connus autant pour leur musique que pour leurs convictions. Aujourd’hui, le mouvement d’altermondialisme apporte un souffle nouveau à la chanson engagée.

Ces dernières années ont vu apparaître, parallèlement à la montée de l’altermondialisme, un véritable renouveau de la chanson militante. Des artistes comme Manu Chao ou Zebda, pourtant rares à la télévision, ont aujourd’hui un succès comparable à celui des chanteurs de variété aux multiples apparitions médiatiques. On peut s’interroger sur les raisons d’un tel engouement. Un premier constat : l’engagement des chanteurs a toujours été étroitement lié au contexte politique du moment.

La chanson engagée est liée a l’alermondialisme. Cette lutte mondiale pour un autre monde, plus juste, est logiquement partagée par la nouvelle génération de chanteurs politisés. Le chef de file de cette chanson engagée semble être Manu Chao qui a joué à Mexico, pour soutenir le sous commandant Marcos, et qui est régulièrement présent aux grandes manifestations altermondialistes que se soit à Gènes en 2001, ou à Larzac en 2003. Ce rôle semble parfois l’encombrer. « Ce sac à dos de haut-parleur de la jeunesse contestataire je veux bien le porter. Mais je ne l’ai pas choisi. Et la dernière chose que je voudrais, ce serait de devenir un gourou », déclarait-il à Télérama lors de la sortie de son deuxième album.

On peut constater que, dans son cas, l’engagement se fait davantage par ses actes, ses déclarations, ses concerts de soutien, que par les textes eux-mêmes. Manu Chao semble être le symbole idéal de l’altermondialisme : il se proclame citoyen du monde, passe une grande partie de son temps en Amérique latine, et chante dans plusieurs langues. Il incarne le métissage culturel et musical, tout comme le groupe Zebda, connu pour son engagement politique avec la liste « Motivé-es » à Toulouse et son soutien à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), un parti d’obédience trotskyste.

Magyd Cherfi, un des chanteurs du groupe, n’hésite d’ailleurs pas à déclarer : « la chanson doit être politique. » Dans le cas de Zebda, les paroles sont aussi importantes que l’action, comme l’attestent des chansons telles que « le bruit et l’odeur » ou « double peine ». Les mots étaient également l’arme principale des musiciens de Noir Désir, qui au-delà de leur engagement en faveur de José Bové, étaient surtout connus pour la dimension politique de leurs paroles avec des chansons comme « fin de siècle » ou « l’homme pressé » qui mêlent poésie et militantisme. On peut également citer Damien Saez, dont on ne connaît pas d’engagement politique concret, mais qui fait passer à travers ses chansons des messages forts comme on a pu le constater avec des titres tels que « jeunes et cons » ou encore « bleu blanc sang ».

Les artistes engagés sont souvent populaires car leurs chansons résonnent comme des hymnes et exaltent en chacun le sentiment de fraternité et d’engagement. Face au développement de la société de consommation et à la perte de repères qui s’enfuit, il semble logique que la jeunesse cherche ses valeurs dans la chanson. Les textes souvent simples des chanteurs touchent alors avec plus de vigueur les jeunes que les discours des hommes politiques. « Je ne suis pas un politicien, juste un petit artisan de la musique », affirme Manu Chao à Télérama.
c. Néanmoins elle a des limites

D'une part l'analyse des contributions de la musique aux phénomènes contestataires ne doit pas nous faire oublier que la musique ne présente pas en soi une dimension subversive. Un grand nombre de musiques remplissent des fonctions sociales peu propices au développement de dispositions protestataires. Ainsi, les comptines, les romances, les tubes du moment relèvent délibérément de la légèreté et de la bagatelle, excluant toute forme de revendications contestataires. L'horizon ultime de la chanson s'épuise souvent dans le seul divertissement récréatif.


De plus, s'engager pour une cause ne signifie pas que c'est une chose gagnée. Prenons un exemple déjà étudié dans un paragraphe précédent: "Arrêter la clope" de Renaud. Ici, le chanteur s'engage à travers cette chanson pour convaincre l'auditoire que la cigarette est un réel vice, et qu'il faut tout simplement et à tout prix "arrêter la clope". Cependant, le chanteur lui-même n'a de nos jours pas pu stopper sa dépendance envers la cigarette.


D'une autre part, la liberté d'opinion et d'expression est généralement considérée comme une liberté fondamentale de l'Homme. Elle est citée à l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui suit : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.". La musique ainsi que la chanson sont des moyens d'expressions comme un autre, néanmoins, dans quelques circonstances, des chansons ont été censurées à l'auditoire.


Prenons par exemple une autre chanson de Renaud intitulée "Hexagone". Cette chanson est une raillerie corrosive sur les traditions populaires et la bêtise des Français «Être né sous le signe de l'Hexagone / C'est vraiment pas une sinécure / Et le roi des cons sur son trône / Il est français, ça j'en suis sûr», c'est la raison pour laquelle elle a été interdite d'antenne en 1980.



Ou encore, un autre exemple, celui du groupe de rap Sniper avec la chanson "La France". Les rappeurs du groupe ont été accusés d'avoir "incité à blesser et tuer les fonctionnaires de police et représentants de l'État" en chantant leur tube "La France" Ils étaient poursuivis sur plainte du ministère de l'Intérieur après un concert qui s'était déroulé sans incident en avril 2004 à Rouen. Ils risquaient jusqu'à cinq ans de prison et 45 000 euros d'amende. Lors du procès en appel, le 19 octobre, l'avocat général avait estimé qu'un "rappel à l'ordre" s'imposait et requis une amende, sans en préciser le montant, le laissant à l'appréciation du tribunal.

Les paroles de "La France" mises en cause sont : "On n'est pas dupes, en plus on est tous chauds, pour mission exterminer les ministres et les fachos", et "Frères je lance un appel, on est là pour tout niquer, leur laisser des traces et des séquelles avant de crever".

Dans son arrêt, la cour a considéré qu'il n'était "pas établi qu'il y ait eu intention d'inciter le public à commettre des actes portant atteinte à l'intégrité de personnes". La cour d'appel a ainsi confirmé le jugement de relaxe prononcé le 15 juin par le tribunal correctionnel de Rouen.

Depuis sa sortie en 1999, le titre "La France" a été entendu par des millions d'auditeurs. Les quatre rappeurs ont parlé d'"images à ne pas prendre au premier degré". Pour eux, la chanson est "un appel à l'aide" et non "un appel au meurtre", même si le rap a des formules violentes.

Ainsi ces situations mettent en doute la liberté d'expression, et la bonne compréhension de l'auditoire.

CONCLUSION

Ainsi, aussi simple soit le terme "musique", elle a fortement évoluée aux cours des années. En effet, elle a prit une dimension contestataire, et pour prouver ses convictions, de forts atouts lui sont accordés.
Dans un premier temps, elle permet de faire appel à la population de problèmes divers et de façon différentes, que ce soit de façon indirecte ou au contraire brutale, la chanson engagée, selon les artistes sait transmettre des émotions et des opinions.

Puis, la chanson est forcément associée à la musique. La mélodie est aussi importante que les textes évoqués à travers celle-ci. Le rythme, les instruments utilisés, le tempo, etc. ... est un atout majeur pour transmettre des émotions.

De plus, certains chanteurs font part de leurs expériences personnelles à travers leurs chansons de type contestataire. Cela permet aussi de mieux toucher la sensibilité de l'auditoire, car ils peuvent tout autant se sentir concerner. D'autres encore, évoquent des problèmes généraux face aux problèmes sociaux ou politiques du moment, de l'époque. Cela permet de remettre en question les opinions de l'auditoire à travers certaines paroles de chansons.

Nous avons aussi pu voir, que la chanson engagée à un réel pouvoir de sensibilisation face à la population, car en effet, il y a une large diffusion des chansons à travers les radios, sites Internet, CD, DVD musicaux, etc. ... Puis, par sa dépendance qu'elle inflige à l'auditoire, car un individu écoute en moyenne deux heures par jour.

D'une autre part, certains chanteurs engagés, prouvent leur engagement face aux réels problèmes, tels les problèmes humanitaires et sociaux. C'est un moyen de prouver que leurs textes ne sont pas que des mots ; ils permettent aussi de pouvoir faire agir la population.

Néanmoins, nous avons aussi pu constater, que malgré la forte influence qu'à la musique sur les auditeurs, les artistes doivent être vigilants dans leurs paroles, car certains textes sont perçus comme trop "violents" et ces artistes peuvent être poursuivis en justice.

LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Monographies

GECCHETO C. et PRAT Michel. La chanson politique en Europe. Eidôlon n°82. Presse universitaire de Bordeaux.

TRAÏNI Christophe. La musique en colère. Paris : Presses de Sciences Po, 2008. (Contester) ISBN 978-2-7246-1061-1

Chansons

Rouget de Lisle. "La Marseillaise", 1792.

Maurice Druon, Joseph Kessel. "Le Chant des Partisans", 1943.

Suprême NTM. "Police". J'appuie Sur La Gâchette, 1993.

Zazie. "Adam et Yves". La Zizanie, 2001.

Charles Aznavour. "Comme ils disent". Comme ils disent, 1972.

Saya. "Une femme avec une femme". À la vie, 2003.

Cowboys Fringants. "Plus rien". La Grand-messe, 2004.

Mickey 3D. "Respire". Matador, 2005.

Renaud. "Arrêter la clope". Rouge sang, 2006.

Michel Sardou. "Je suis pour". La vieille, 1975.

Yannick Noah. "Aux arbres citoyens". Charango, 2006.

Saez. "Fils de France". Fils de France, 2002.

Renaud. "Hexagone". Amoureux de Paname, 1975.

Sniper. "La France". Du rire aux larmes, 2001.

Documents électroniques : sites Internet.

Amnesty International. Chanson engagée et altermondialisme.
Disponible sur : http://www.amnestyinternational.be/doc/article4259.html

Jean-Christian Michel, site officiel. Toute la musique en statistiques.
Disponible sur : http://www.jean-christian-michel.com/musique-sondage.html

F.N.D.I.R.P. Histoire du chant des Partisans.
Disponible sur : http://www.fndirp.asso.fr/hist.htm

L’internaute. Il était une fois... l'engagement dans la chanson.
Disponible sur : http://www.linternaute.com/musique/magazine/dossier/chansons-engagees/index.shtml

LCI. Les rappeurs de Sniper relaxés.
Disponible sur : http://lci.tf1.fr/france/2005-12/rappeurs-sniper-relaxes-4861078.html


Clips musicaux :

Youtube. Suprême NTM - Police.

Youtube. Zazie - Adam et Yves.

Youtube. Charles Aznavour - Comme ils disent.

Youtube. Cowboys Fringants - Plus rien.

Youtube. Mickey 3D - Respire.

Youtube. Renaud - Arrêter la clope.
Disponible sur : http://www.youtube.com/watch?v=uVZLCCBCt1k&feature=player_embedded

Youtube. Michel Sardou - Je suis pour.

Youtube. Yannick Noah - Aux arbres citoyens.

Youtube. Saez - Fils de France.